biographie
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Je suis née le 15 décembre 1981 à Dijon. Je chante, lis, dessine et écrits BEAUCOUP.
Au sortir de l'école, je suis rentrée dans une course poursuite à l'emploi qui aura duré 20 ans, 20 ans durant lesquelles j'ai vécu une trentaine d'expériences professionnelles, suivi 5 grandes formations professionnelles et effectué 17 déménagements. À cette suite et afin de retrouver le sens premier de mon existence, j'ai construit en 2019 et 2020 mon projet professionnel par lequel j'ai pu reprendre mes travaux dans l'écriture, l'illustration et le manga entre autres. Mon parcours chaotique m'a donné l'idée d'utiliser mes créations pour aller plus loin : dénoncer, encourager, inspirer, aider, aimer… à travers les contes que je crées.
J'ai lancé mon activité en tant qu'autoentrepreneur le 9 janvier 2021 dans les domaines de l'édition, l'écriture et l'illustration, afin d'éditer les livres que j'écrirai et illustrerai.
Le 2 mai 2022, mon premier livre de conte Le Bâtisseur qui ne Savait Pas Dire Non sort et est bien reçu par les lecteurs, les professionnels du livre et le personnel de l'éducation !
Le tome 2 est en route et devrait paraître en septembre 2025. Enfin, les 25 à 40 autres contes déjà initiés suivront le chemin à l'effet de 2 à 3 contes par livre.
Si vous souhaitez en savoir plus, vous attend ci-dessous une biographie plus longue et peu conventionnelle. Elle retrace dans les grandes lignes le chemin qui m'a amené là où je suis actuellement.
I - LA NAISSANCE D'UNE VOCATION
À 10 ans, j'ai commencé à dessiner et à 11 ans, je savais que c'était ce que je voulais faire plus tard ; à 12 ans, je me suis mise à écrire et ma conviction de vouloir en faire mon métier a grandi
Scolairement parlant, j'étais un cancre de bonne volonté. J'ai redoublé deux classes et en ai sautée une en arrière (si si, c'est possible !). Du CP au BAC, malgré tous mes efforts, j'ai toujours été avant-dernière de la classe, car le dernier faisait exprès, je précise À partir du collège, je n'ai pas arrêté de me chercher. Au lycée, rien n'avait changé : une seconde en économie, suivie d'une première en scientifique et d'une terminale en littéraire ; rien ne semblait me convenir et je perdais patience de pouvoir enfin sortir de là pour entrer dans la vie active ! Mes projets de dessin, d'écriture et bientôt de manga avaient pris durant ces années de plus en plus de place dans ma vie et je savais que je voulais passer ma vie à les continuer. À 19 ans, trois mois avant le BAC, voyant bien que je n'allais nulle part, j'ai prié ma mère de me laisser quitter le lycée afin de prendre le temps de rechercher un avenir concrètement, car les organismes d'orientation et les lieux de recherche n'ouvraient pas en dehors des horaires scolaires et je n'avais pas eu/pris le temps de faire assez de recherches pour trouver mon bonheur. Enfin, cette année-là, je passais tout mon temps libre jusque tard dans la nuit pour continuer mes projets artistiques et les jours de lycée, c'était compliqué. Je dormais sur les cours de philo entre autres... pardon professeur !
Ces trois mois furent donc pour moi très intenses en tout.
Pour la première fois, j'avais le temps de penser sérieusement à mon avenir : ce qui me conviendrait le mieux, ce que je voulais le plus, ce qui m'était possible de prétendre comme étude, ce que mes moyens financiers me permettaient de tenter, mes aspirations les plus profondes sur cette Terre, mes goûts, mes capacités, mes qualités et mes défauts, ce pour quoi je serai prête à mourir, ce que je serai capable de supporter à vie, etc. Tout un programme qui a débouché sur deux choses : je voulais faire de ma vie des mangas, des romans et des illustrations, entre autres pour dénoncer les incohérences de cette société. La deuxième chose : un métier comme ça n'existait pas en France. Il n'y avait pas d'école de mangaka (auteur de manga) françaises ou financièrement accessibles à l'étranger et les écoles de bande-dessinées ou d'animation françaises abhorraient le manga, donc je voulais trouver la formation qui me serait la plus utile pour augmenter la qualité de mes projets.
Pour la première fois également, j'ai pu travailler par moi-même, sans me faire assister par l'école. Ma mère avait émit la condition que je passe le BAC en candidate libre si je quittais le lycée. J'avoue qu'entre ma recherche d'orientation qui me tenait parfois jusque tard et mes projets artistiques que je poursuivais en parallèle et qui me prenaient autant de temps, il y avait peu de temps pour l'étude. Même si j'avais promis de passer le BAC en candidate libre, le réussir était bien le cadet de mes soucis ! (Pardon Maman ) Le plus important, pour moi, était de construire mon avenir, pas de bachoter pour gagner un bout de papier. Donc je m'étais mise à l'étude pour le BAC seulement trois jours avant
J'ai été très surprise de voir comment je suis passée d'une assistée scolaire à un électron libre. À l'école, je devais changer de matière toutes les heures avec des cours qui ne prenaient véritablement que 45 minutes. À l'effet de cinq à huit cours différents par jour, le soir venu, tout était correctement mélangé dans ma tête Ce que l'on appelle aussi la surcharge mentale, mais je ne le savais pas à l'époque. Se faire gaver d'informations du matin au soir... En plus, je n'avais pratiquement jamais travaillé avec les livres scolaires car les enseignants ne les utilisaient pas ; ils restaient fermés du début à la fin de l'année scolaire. Il ne m'était jamais venue à l'esprit que je puisse les utiliser ! Je préférais écouter passivement les cours nébuleux de mes enseignants, car on m'avait bien appris qu'il fallait les écouter et être passive a été ma première leçon en entrant au CP. Nébuleuse, donc, était ma compréhension
Bien loin de tout cet aspect scolaire, devenue autonome, je ne planchais que sur un sujet par jour et mes seuls supports étaient les livres scolaires puisque je n'allais plus en cours. Je pouvais enfin avancer à mon rythme, les livres m'apportant la limpidité et le niveau d'exhaustivité dont j'avais toujours manqué. Ma concentration a été un facteur déterminant, car à présent que je n'étais plus contrainte aux changements intempestifs de sujets d'étude toutes les heures, je pouvais rester 10h, 14h sur mon étude dans une intense concentration J'avançais ainsi à une vitesse qui me surprenait moi-même ! À ce stade, l'étude approfondie de la philosophie, même trois jours seulement, m'a fait encore mieux comprendre (et plus rapidement) les notions philosophiques que les 7 mois de cours à l'école. Pour la première fois de ma vie, je me sentais capable
... et ai raté le BAC
Bon, clairement, trois jours, même en bossant à fond, ce n'est pas suffisant, hein ! Je n'ai bossé que la philo pendant les trois derniers jours et c'est une des trois matières où j'ai eu la moyenne. Si j'avais eu quatre ou cinq jours d'étude par matière, je pense que j'aurais eu le BAC haut la main. À présent que j'ai le recule suffisant, je me rends compte que l'école n'a fait chez moi que tout embrouiller, tout compliquer, tout inverser. C'est un assistanat public dont je me serai bien passée ! L'école m'avait appris à être passive, soumise, désordonnée, chaotique, à ne pas penser par moi-même, bref, à être une assistée... mais ceci est un autre sujet !
II - PREMIERS PAS
Après l'examen du BAC, je suis allée faire les vendanges pour ramasser un peu d'argent, puis je suis partie à Paris faire des études d'infographie. J'ai très vite trouvé un travail alimentaire à temps plein pour payer mon loyer et l'école (privée, puisque je n'avais pas le BAC). Après quelques semaines de cours, étant donné le niveau que nous avions, on nous a fait passer, quelques camarades et moi, en deuxième année. Trois ou quatre mois après, j'ai rencontré un jeune éditeur de mangas qui a accepté d'éditer mon premier projet de manga ! Mon rêve se concrétisait !
Mais entre les cours d'infographie et le boulot alimentaire, plus de temps. Il restait encore trois mois pour terminer cette année d'étude d'infographie et encore un an de plus pour terminer le cursus (initialement en trois ans). Comme je n'avais d'yeux que pour mon rêve d'édition, au lieu d'attendre stratégiquement la fin du cursus pour réaliser ce projet (arrêter mon travail à plein temps n'étant pas envisageable), j'ai fait le bête choix d'arrêter l'école d'infographie pour me consacrer à la réalisation du manga
Quelques mois après, le jeune éditeur a déposé le bilan
Je suis retournée à Dijon pour me morfondre ressourcer. Comme j'avais travaillé toute l'année à temps plein et donc cotisé, j'eus droit au chômage. J'ai saisi cette opportunité pour continuer à étudier l'infographie par moi-même afin de finir d'acquérir les connaissances et les savoir-faire de ce métier, car je comptais me lancer ensuite en tant qu'infographiste indépendante. Je continuais bien sûr en parallèle à travailler sur mes projets d'arrache-pied. Autant vous dire que je ne sortais presque pas de ma grotte. Je ne faisais que travailler, du lever au coucher
Comme j'étais au chômage et malgré mes efforts pour construire mon projet professionnel, la société ne s'est pas fait prier pour me critiquer vertement : cafard, parasite social, c'est à cause de toi que je paie des impôts, moi je n'ai jamais connu la honte du chômage, les gens comme toi… au début, j'affrontais stoïquement et une fois revenue chez moi, je me remettais à travailler. Neuf mois de ce traitement et je ne désirais plus qu'une chose : reprendre un travail pour fuir la honte d'être un parasite
Je compare le chemin que j'ai arpenté les 17 années qui ont suivi à la traversée du Styx... à contre-courant.
III - LE STYX
Les premiers emplois, je les ai choisis pour me permettre d'avoir du temps pour mes projets : l'argent, je m'en fichais. J'ai fait des petits boulots à mi-temps, des missions temporaires, des emplois saisonniers, des CDD, mais rien n'y faisait. Le travail, même sur une période deux fois moins longue, sapait toute mon énergie car on m'en demandait souvent deux fois plus ou deux fois plus vite. Je n'arrivais plus ni à dessiner, ni à écrire
À force d'expériences dans la recherche d'emploi, je suis devenue hyper-employable : je pouvais me faire facilement embaucher, je savais dire ce qu'il fallait aux entretiens, je savais faire un CV parfait pour qu'il plaise à chaque employeur et dans tous les formats possibles... Malgré ça, je n'ai pu garder aucun emploi : dépôt de bilan du patron, contrats de travail bidons, harcèlement, fin de CDD, promesse de CDI jamais tenu, pas assez compétente, pas assez rapide, pas assez de budget dans l'entreprise... À chaque échec, j'élargissais mon champ de recherche pour m'éloigner de plus en plus de mes aspirations.
Sept ans de ce rythme et l'idée m'est venue que si je ne pouvais avoir un travail stable dans le salariat, alors pouvais-je créer mon propre emploi. C'est comme ça que j'ai crée une petite maison d'édition, dans le but d'éditer des auteurs et des artistes que j'aimais et que je considérais talentueux. Je n'étais pas assez préparée à l'aventure entrepreneuriale aussi ai-je déposé le bilan un an après. Malgré un dégoût qui me pousse alors à jurer ne jamais m'y faire prendre de nouveau, cette expérience fut très riche d'apprentissage.
En parallèle à toutes ces aventures, je crée deux associations, l'ADMA et la Manga-Team à Dijon, pour la promotion de l'animé et du manga accessibles au plus grand nombre. Je m'adonne au bénévolat dans le milieu culturel et éducatif et rencontre beaucoup de belles personnes. Le désir de donner et de partager mes richesses intérieures, de rendre accessible la culture, la littérature, le beau et le bon me suit à chaque instant de mon parcours.
Les 5 ans qui suivent font place à une reconversion : n'ayant aucune qualification professionnelle, je suis trois formations professionnelles en informatique dont une Licence (Licence pro, hein ! faut pas pousser ) avec leur stage respectif, participe à quelques missions dans le métier et essuie beaucoup de désillusions. Le constat s'alourdit : 15 déménagements depuis 13 ans que je suis sur le marché de l'emploi, une trentaine de contrats de travail sans suite, de nombreuses dépressions suite aux échecs professionnels, une santé physique et psychologique qui s'amenuise. L'impossibilité évidente de trouver un travail stable me décide à tenter une dernière fois ma chance. Mes prétentions ne sont plus d'avoir assez de temps pour mes projets, ni d'avoir un emploi proche de mes aspirations ou de ma reconversion, ni même un emploi qui me plaise : juste trouver du travail. Mes projets artistiques, je les avais mis encore de côté en pensant qu'une fois installée avec un vrai boulot, j'aurai l'avantage de la stabilité pour m'organiser des plages horaires dédiés à mes projets
Je ne connaissais pas le métier, je savais juste qu'il était aux antipodes de mes aspirations. Concours, tests et examens, formations intensives, travail décalé 2x8h puis 3x8h en stress permanent furent mon lot pendant les trois premières années. Le travail en horaire décalé ne me convenait pas et ma santé déjà fragilisée en pâtissait. Très vite hypersomniaque dépressive, je suis passée quelques années après insomniaque asthénique. En poste, la relation que j'avais avec mes collègues sapait toute confiance en moi au point d'appréhender chaque action que je faisais : j'ai naturellement arrêté de sourire. C'est ainsi que j'ai vu la morphologie de mon visage changer ! C'est impressionnant J'allais donc au boulot la peur au ventre et une boule dans la gorge.
Mon activité professionnelle avait une grande répercussion sur ma vie car tout mon temps "libre", je le passais à récupérer de l'épuisement physique et psychologique : je n'avais aucune vie sociale, ne voyais personne et n'avais pas d'activités.
Et il y eut le déclic.
Je me rappellerai toute ma vie de cette journée où après une nuit de travail et une récupération, je me suis assise dans mon canapé, ai pris mon livre du moment (pas terminé depuis des années par manque de temps) et où je me suis mise à lire. Une heure plus tard, j'étais toujours en train de lire le même paragraphe que je n'arrivais pas à comprendre. La lecture automatique, quand vos yeux lisent les mots mais que le cerveau ne suit pas pour leur donner un sens J'ai essayé longtemps ce jour-là de comprendre les mots simples que je lisais sans y parvenir. J'ai posé le livre et regardé le mur en face de moi en rigolant. Si j'avais eu encore un peu d'énergie, j'aurais sans doute pleuré. Cela faisait presque 4 ans que je me sentais ainsi. Aux vues des refus de mes hiérarchiques à toutes mes propositions pour changer ma situation, je devrais subir cette vie pendant encore 10 ans à Paris isolée loin de mes proches et 20 ans ailleurs… Mon regard vide a alors dévié sur la fenêtre du dixième étage de mon appartement. Une pensée a suivi : Que de la souffrance et pas un instant de bonheur. Si c'est pour vivre comme ça, ce n'est pas la peine.
Au moment où j'ai pensé cela, une grande révolte intérieure est née en moi : Mourir pour cette entreprise ?! Jamais ! Si c'est pour mourir, autant que ce soit pour mes projets artistiques ! Eux, au moins, en valent la peine !
J'avais toujours eu peur de mourir de faim et de froid dans la rue en étant artiste ou auteur parce que j'échouerais, peur que m'a instillé sans le vouloir la société à force de messages répétés sous de nombreuses formes : la Petite fille aux allumettes d'Andersen, la Cigale et la fourmi de La Fontaine, ou encore mes proches : "Si tu ne travailles pas bien à l'école, tu mangeras des crottes sur le trottoir et mourras de faim dans la rue.". Ha ! ha ! Ça me fait bien rire à présent, mais à 7 ans, cela n'a pas le même effet. "Les artistes qui vivent de leur art dans le monde se comptent sur les doigts d'une main." cette phrase m'a particulièrement rebellée car elle voulait dire : "N'essaie même pas, tu te fatigues pour rien. Va plutôt trouver un travail convenable.". Il suffisait d'avoir une bonne culture pour comprendre que tout cela était faux mais je manquais cruellement de culture à cette époque. En essayant de fuir ces peurs d'années en années, j'ai fini par les inviter dans ma vie car je mourrai à présent littéralement de faim et de sommeil à cause des changements continuels de rythme de travail et psychologiquement, j'étais passée à deux doigts d'épouser ma fenêtre. C'était bien le comble ! Alors qu'il n'était pas obligé qu'il en soit ainsi en suivant ma voie.
Vous savez, c'est l'effet que vous ressentez lorsque vous apprenez la conduite. Vous vous focalisez d'abord sur les obstacles à éviter (pour les éviter !) et vous vous rendez-compte que c'est en vous focalisant dessus que vous allez droit dessus au lieu de les éviter. Vous finissez pas comprendre qu'il vous faut regarder où vous voulez aller
C'est ainsi que mes pensées noires ont fait réapparaître mes projets artistiques devant moi. Le but de ma vie. Ma voie ! À présent, je n'avais plus rien à perdre car j'étais morte ce jour-là. La partie de moi qui vivait dans la peur constante avait disparu pour laisser réapparaître la petite fille qui n'avait peur de rien et qui était décidée à suivre ses rêves. L'épreuve de cette mort m'avait donné l'invincibilité de l'enfant pour qui tout est possible ! Doublé de la force du vétéran
IV - LA RENAISSANCE
Je peux affirmer que mes projets artistiques m'ont sauvé la vie. Grâce à eux, je me suis détournée de la fenêtre du dixième étage de mon appartement qui me semblait alors fort attirante.
Mes aspirations qui s’étaient faites oublier quelque 4 années, sont venues se rappeler à mon bon souvenir. Je me suis promis alors de consacrer ma vie à mes projets. Ce fut une renaissance. Ma voie, mon chemin de vie, mes projets artistiques, ma passion dévorante que j'avais tu depuis tant d'années m'étouffaient à présent.
À 35 ans, j'avais passé 16 années à m'occuper en gesticulant dans la société ; j'étais toujours célibataire, sans enfants, isolée à plus de 300 km de ceux que j'aimais, sans relations sociales, à faire un travail alimentaire qui avait perdu tout son sens et qui me tuait littéralement. Il m'aura fallu plonger assez profond pour faire ré-apparaître devant moi mon chemin de vie, la lumière de mon existence et me rendre compte que je nageais à contre-courant depuis bien trop longtemps (vous savez, le Styx ).
Quelques jours après, mon médecin m'a fait un arrêt maladie longue durée au vu de mon état et le lendemain, une fois le stresse du travail retombé, je n'arrivais plus à me mettre debout. J'ai passé le premier mois avec une tension en dessous de 7. Au bout de trois mois, ma tension est remontée à un peu plus de 8, ce qui était plus confortable. Je pouvais faire de courtes sorties à condition de me reposer sur un banc toutes les 5/10 minutes. Ma santé en avait pris un sacré coup
Mon arrêt maladie m'aura permis de beaucoup réfléchir. Mes premières pensées furent pour ma future vie J'avais compris que cette société formatait des individus uniques et riches de leur diversité en un même moule informe uniforme. J'avais vu tant de personnes en souffrance de s'être soumises, comme moi, à des formatages uniformes sans les remettre en question. Aussi ai-je pensé que pour casser ces formatages sociaux aliénants, le plus efficace serait de formater dans le bon sens cette fois, les enfants à l'âge le plus tendre, avant qu'ils n'aient été formatés uniformément par la société. J'ai ainsi commencé à écrire des contes retraçant différents schémas de pensées tortueux dans lesquels j'avais été empêtrée depuis toute petite et dont j'étais à présent libérée. Chaque conte expliquerait comment fonctionne le schéma tortueux et proposerait des sorties possibles afin de recréer un schéma vertueux. Mon espoir : si les enfants ont lu un conte permettant d'éviter un certain piège, alors au cours de leur vie, ils pourront retrouver cette ressource intérieure pour éviter ce même piège. Et que dire de ces adultes qui, comme je l'ai été, sont perdus dans leurs schémas à eux ? C'est sans doute surtout pour eux que ces contes existent, pour leur permettre de trouver la sortie de leur labyrinthe intérieur et se rapprocher de leur souveraineté de penser, faire et être , qu'ils n'aient pas, comme moi, à attendre 20 ans pour cela.
Ma période de maladie aura durée en tout un an. L'entreprise qui m'employait s'est détachée de moi et je me suis inscrite au chômage. Du fait de mes nombreuses expériences salariées et surtout de la dernière, j'ai développé une intolérance au lien de subordination (le salariat entre autres). J'avais aussi développé une intolérance à la soumission en général : le moindre geste ou mot, la moindre tentative de soumission à mon encontre me faisait sortir toutes griffes dehors. C'était la plupart du temps spontané et quelquefois, inapproprié Le temps m'a aidé à gommer ce réflexe d'auto-défense, même si une peur vicérale reste ancrée en moi comme marquée un fer rouge Quoi qu'il en soit, plus besoin de salariat puisque je compte suivre ma voie qui trouve naturellement sa meilleure forme dans le caractère autonome et indépendant de l'entrepreneuriat. Plus jamais que j'avais dit ? Ha ! Ne jamais dire jamais
V - DEPUIS
Depuis, il y eut ma prise en charge par Pôle emploi pendant les deux années qui ont suivi, 2019 et 2020, pendant lesquels j'ai suivi une formation de création d'entreprise, œuvré à ma création d'activité tout en travaillant en parallèle sur mon premier livre de conte
Comme prévu, j'ai créé mon activité en janvier 2021.
Et le 2 mai 2022, mon premier livre de conte est sorti !
Deux années d'exercices en tant qu'auteur, illustratrice et éditrice ont permis de magnifiques rencontres, de riches expériences et des retours merveilleux sur ce premier livre. Celui-ci a reçu un très bon accueil du public et des professionnels du livre. Les retours furent nombreux et profitables. Je n'hésiterai pas à m'en rappeler pour améliorer les tomes suivants.
De nouveau proche de ceux que j'aime, au contact de ma ville natale, entourée de personnes bienveillantes, j'œuvre dans mes domaines de prédilection pour continuer ce que j'ai commencé avec ce premier tome : une collection de contes pour retrouver notre souveraineté : les Contes du Royaume Enchanté de Sagesse.
Cette humble œuvre n'est que le fruit de mon expérience personnelle et de ma contemplation de la vie, du haut de mes quatre petites décennies. Ce n'est pas une valeur absolue, juste le partage de mes richesses intérieures à ceux qui le souhaitent, à ceux qui en ont besoin.
VI - AUJOURD'HUI
Actuellement, je travaille au deuxième tome de la collection qui devrait sortir en septembre 2025 ! Comme il m'aura fallu 2 ans et demi pour sortir le premier, je ne peux prendre moins d'un an et demi pour ce volume-ci. C'est parce qu'il est aussi complet qu'il a autant plut. Ce niveau d'exhaustivité requière beaucoup de temps de création.
Les activités liées à l'édition sont donc mises en stand-by. Je reprends les salons en septembre 2024 cependant, en réduisant leur nombre drastiquement pour éviter de prendre du retard dans l'avancement du tome 2.
J'ai par ailleurs commencé une activité professionnelle complémentaire à mon activité d'auteur illustratrice : j'interviens dans les écoles pour présenter mon livre, transmettre ses messages, sensibiliser à la culture de l'écrit, à l'art et à la musique. J'anime aussi dans des événements liés au livre ou à l'enfance.
VII - DEMAIN
Quant à l'avenir… que du bonheur. Je ne pouvais pas tomber plus bas dans mon précédent travail ? Et bien je ne crois pas que l'on puisse aller plus haut que là où je suis. Du fond du gouffre où j'étais, j'ai pris un envol phénoménal. Enfin ! Je vais pouvoir consacrer ma vie à perfectionner mes pratiques du dessin, du manga, d'écriture afin d'atteindre le trait parfait, l'histoire parfaite et transmettre mes messages. Je voue ma vie et mon corps à cet absolu, tel un énorme outil capable à force de travail à une maîtrise parfaite
Telle est mon ambition. Merci de m'avoir lue
Farah Douibi - avril 2024